Jugées toxiques pour l’homme et l’environnement par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail (ANSES), les nanoparticules sont présentes dans nos crèmes, nos textiles, nos pneus mais surtout dans nos assiettes.
Mercredi 15 juin, une enquête de l’ONG Agir pour l’Environnement a révélé la présence de ces particules microscopiques dans des produits alimentaires de grande consommation.
A la demande de l’association, le Laboratoire national de métrologie et d’essais a ainsi analysé quatre produits industriels: des biscuits au chocolat de la marque Lu, des chewing-gums commercialisés par Malabar, une conserve de blanquette de veau William-Saurin et une préparation d’épices pour guacamole de la marque distributeur Carrefour.
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Publiés hier, les résultats ont révélé la présence de nanoparticules dans tous les produits testés. Ainsi, les 4 articles contiennent du dioxyde de titane (E171) et du dioxyde de silice (E551) utilisés pour améliorer leur saveur, leur aspect, leur texture et leur conservation.
Une toxicité méconnue des consommateurs
De l'ordre du milliardième de mètre, les nanoparticules sont décriées depuis plusieurs années. En effet, elles donnent aux matériaux, dans lesquelles elles se trouvent, des propriétés physiques, chimiques et biologiques hors normes. Des caractéristiques qui leur confèrent une grande résistance, une élasticité considérable et une réactivité importante. De part leur petite taille, les nanoparticules peuvent pénétrer aisément dans le corps humain par inhalation ou par ingestion.
Dans l’organisme, elles franchissent les barrières physiologiques et se retrouvent dans les poumons et dans le sang. D’après une étude de l’ANSES, ses effets sur les organismes vivants se traduisent par « des retards de croissance, des malformations ou anomalies dans le développement ou la reproduction chez des espèces modèles », ainsi que « des effets génotoxiques et de cancérogénèse », ou encore « des effets sur le système nerveux central, des phénomènes d'immunosuppression, des réactions d'hypersensibilité et d'allergie ».
Une information négligée par les industriels
Suite à son enquête, Agir pour l’Environnement a inspecté les étiquettes des 4 produits qui présentent des nanoparticules dans leur composition. Aucun des emballages n’informe leur présence. Pourtant, depuis 2014, l’Union Européenne impose aux productions de spécifier si des nanoparticules font partie de la composition de leur produit. Ils sont dans l’obligation d’indiquer “nano” sur l’étiquette.
L’ONG a par la suite demandé une étude sur la toxicité de ces particules. Mais, dans l’attente, l’association demande un moratoire sur leur incorporation dans les aliments. Pour Magali Ringoot, porte-parole d’Agir pour l’Environnement, il est inadmissible que des nanoparticules soient retrouvées dans des produits alimentaires massivement consommés sans qu’elles ne soient ni évaluées, ni étiquetés.
Conseils aux lecteurs
Entre 2008 et 2009, l’ANSES a recensé près de 240 produits contenant des nanoparticules mais la liste n’a jamais été publiée. D’autres associations (de consommateurs ou de défense de l'environnement) et les agences sanitaires éprouvent des difficultés quant à collecter et à vérifier des données pour constituer un inventaire.
Pour éviter au mieux de consommer des nanoparticules à votre insu, il est important d’éviter certains produits. Bannissez-les s’ils contiennent des additifs, plus particulièrement le colorant codé E171. Ce dernier contient des particules de TiO₂ utilisées pour blanchir et rendre brillant les aliments...
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