Les pollens de graminées ont fait leur apparition dans l’air dans le sud de la France. Trois départements du sud de la France sont placés en alerte rouge : le Gers, le Lot-et-Garonne et le Tarn-et-Garonne.
Sous l’effet du changement climatique et de la pollution, les dernières années ont été marquées par un bouleversement de la saison pollinique, souvent plus précoce, plus longue, avec des pollens de plus en plus agressifs.
Période à haut risque pour les allergiques
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Véritables maladies de civilisation concernant 30 % de la population française aujourd’hui, les allergies ont également vu leur sévérité considérablement augmenter. D’après l’Organisation mondiale de la santé, la moitié de la population mondiale en souffrira d’ici 2050. Les allergies respiratoires concernent aujourd’hui 25 % de la population française, tandis que le nombre des allergies alimentaires explose, notamment chez les enfants. Et les pathologies surviennent désormais à tout âge : on peut devenir allergique du jour au lendemain, même après 40 ans…
Dans le sud, une période difficile pour les allergiques
La présence des pollens de graminées dans le Sud de la France rend cette période particulièrement difficile pour les personnes allergiques. "Une allergie, ce n’est pas seulement un nez qui coule et des yeux qui piquent. Les allergies sont de plus en plus sévères, sous l’effet de la pollution et du réchauffement climatique, elles tendent à s’aggraver et ont un réel impact sur la vie quotidienne des patients et sur notre système de santé", rappelle le Dr Isabelle Bossé, présidente du Syndicat français des allergologues (SYFAL).
Les allergologues, seuls professionnels de santé à même de prendre en charge des pathologies de plus en plus complexes et sévères
Dans un environnement de plus en plus complexe, la prise en charge des patients par un allergologue est plus que jamais essentielle compte tenu du caractère multifactoriel des allergies. Or, la profession fait face à un besoin urgent de praticiens : "on ne compte aujourd’hui que 1 200 allergologues en France soit 1 praticien pour 17 000 patients. Cela induit des délais d’attente de consultation de 3 à 6 mois, et laisse malheureusement le temps aux pathologies de se développer et de s’aggraver", précise le Dr Isabelle Bossé.
Si l’allergie est une maladie chronique, des solutions existent : désensibilisation ou traitements symptomatiques (comme les antihistaminiques).
Des précautions à prendre, à l’arrivée de la saison pollinique
Des gestes simples existent pour limiter la gêne occasionnée par l’arrivée des pollens dans l’air :
Consulter régulièrement les calendriers polliniques pour limiter les activités de plein air durant les périodes de pic.
Aérer les logements tôt le matin ou tard le soir, en dehors des heures les plus chaudes lorsque la concentration de pollens dans l’air est la plus élevée.
Protéger ses yeux avec des lunettes de soleil, pour faire écran aux pollens, et procéder à des lavages de nez le matin ou le soir, pour éviter leur accumulation sur les muqueuses nasales.
Pour les personnes les plus sensibles, ne pas hésiter à changer de vêtements ou se laver les cheveux en rentrant chez soi, pour se débarrasser des pollens apportés de l’extérieur.
Des impacts à tous les niveaux
• Sur la vie quotidienne des personnes allergiques :
chaque année, 4 crises en moyenne (dont 1 crise grave), 4 recours aux urgences et 1 hospitalisation pour les patients souffrant de rhinite allergique
des journées d’école manquées pour 35 % des enfants souffrant d’allergies respiratoires sévères
une baisse de la productivité pour 42 % des personnes allergiques, qui peut entraîner jusqu’à la perte d’une promotion, un changement de travail ou un départ anticipé à la retraite
• Sur notre système de santé. Tous ces impacts quotidiens représentent un coût important pour la collectivité :
1,6 milliard d’euros pour la rhinite, dont 75 % de coûts indirects (absentéisme, baisse de la productivité, traitements symptomatiques inefficaces, baisse de la qualité de vie...)
1,5 milliard d’euros pour l’asthme, dont 35 % de coûts indirects.
Sources :
Communiqué de presse du SYFAL (Syndicat Français des Allergologues) du 17 mai 2017.
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